Le désherbage naturel

Se débarrasser des mauvaises herbes, c’est possible ! Avec les techniques d’arrachage, de binage, de sarclage, ou encore d’enfouissement et de scarification, les méthodes de désherbage naturel ne manquent pas. De même pour les outils : de la houe rotative pour terrains agricoles au scarificateur du jardin, à chacun son usage. Le désherbant écologique ou désherbant biologique a le vent en poupe, mais qu’en est-il vraiment ? 

 

Les techniques

 

Désherbant naturel rime avec désherbage manuel : le sarclage, qui s’opère à l’aide d’un outil spécifique, s’avère très efficace contre les plantules du potager et des allées. Le binage, qui permet de lutter contre les mauvaises herbes peu enracinées, consiste à déchausser les plantes dans la terre et à aérer ainsi le sol. L’arrachage, plus adapté aux petites surfaces, est une méthode plus fastidieuse, car elle est physiquement éprouvante et prend du temps.

 

Méthode adaptée au gazon, la scarification permet de libérer la pelouse des éventuelles mousses qui l’oppriment. L’enfouissement, quant à lui, a pour rôle de limiter la repousse des adventices lors du désherbage des annuelles au potager ou de la réfection du gazon.

 

Les autres méthodes 

 

Le désherbage thermique est parfois utilisé. Cette technique consiste à provoquer un choc thermique pour faire éclater les cellules végétales des plantes. Il s’applique aux espaces dégagés, comme les cours et les allées.

 

Après avoir retiré les mauvaises herbes du sol, certaines techniques permettent de limiter la repousse. C’est par exemple le cas du faux semis, méthode plébiscitée par les éco-jardiniers, qui s’avère très utile avant l’installation du gazon ou d’un potager. Il s’agit là d’aérer le sol comme si celui-ci allait être semé, puis d’attendre la pousse des mauvaises herbes pour les retirer avec plus de facilité. Recommandé également, le paillage : cette méthode consiste à recouvrir le sol d’une couche de matériau dégradable, dont le but est de priver de lumière les graines d’adventices et éviter les arrosages trop fréquents qui profitent en priorité aux mauvaises herbes.

 

Les outils indispensables

 

Quels outils privilégier pour déloger les mauvaises herbes quand on ne souhaite pas utiliser des produits phytosanitaires ? Cela dépend bien évidemment de la surface, de l’état d’infestation et du type d’adventice concernés par le désherbage. Les outils de prédilection du jardinier amateur seront par exemple le couteau désherbeur, adapté aux mauvaises herbes de petite taille difficiles à atteindre ou encore le tire-racine, destiné aux mauvaises herbes à racine pivotante. En cas de plantes en rosette de grandes tailles, enracinées très profondément, on utilisera une gouge à désherber. On privilégiera le sarcloir pour déloger les mauvaises herbes à peine sorties de terre et la griffe pour agripper la terre et ses racines. Enfin pour marier l’efficacité de la binette à celle du scarificateur, on optera pour une serfouette, un outil multiusage qui permet de griffer, de creuser, d’aérer le sol et de désherber les massifs de fleurs. Pour chacune de ces techniques, il faudra veiller à retirer la racine entièrement, afin de s’assurer que l’adventice ne repoussera pas.

 

Quelle méthode pour les grands espaces ?

 

Plus adaptées aux grandes surfaces telles que les terrains agricoles, les techniques de désherbage mécanique sont également considérées comme des méthodes de désherbage naturel, malgré l’usage de matériel motorisé bruyant et consommateur de carburant. La houe rotative ou la croskillette, dont les roues édentées affinent le sol, sont réservées à un usage agricole ou pour les maraichers professionnels. Familiers des jardiniers confirmés, notamment de ceux qui possèdent un vaste potager, la motobineuse et le motoculteur reproduisent les effets de la griffe et de la bêche de manière automatisée. Mais ces équipements ne dispensent pas d’enlever à la main les racines qui auront été brassées qui sans cela s’enracinent à nouveau. Ainsi, en cas de grande infestation ou pour des zones en friche, il est encore préférable de traiter avec des désherbants de synthèse.

 

Les désherbants écologiques

 

Aujourd’hui, les industriels proposent des produits phyto-sanitaires avec des profils éco-toxicologiques toujours améliorés, afin de répondre aux attentes croissantes des jardiniers en quête de « désherbant écologique », également appelés à tort « désherbant biologique ». Mais qu’en est-il vraiment ?

 

À ce jour, sur le marché français, aucun désherbant n’est homologué « Agriculture biologique » car naturel ou pas ils sont tous re-synthétisés en laboratoire.. Lorsque l’on utilise des produits quels qu’ils soient, il faut bien faire attention à ne pas traiter à proximité d’un point d’évacuation des eaux. Pour ne pas risquer de jeter des produits non utilisés dans les réseaux d’eaux usées, soyez vigilants à ne préparer que la quantité de produit strictement nécessaire quitte à procéder en plusieurs petites préparations successives. Après le traitement, nettoyez le matériel trois fois à l’eau claire, en l’épandant sur une surface perméable vierge. Si l’on recherche des solutions de désherbage strictement écologiques, il vaut mieux raisonner en fonction du niveau d’infestation : s’il s’agit juste de prévention, on optera pour le paillage. Si les mauvaises herbes ont déjà commencé à pousser, on procèdera à un désherbage manuel. Si la zone est complètement infestée, il est difficile de se passer de désherbant de synthèse.

 

Désherbage maison : le vrai du faux

 

Les astuces pour un désherbage maison sont à envisager comme une solution complémentaire. C’est le cas de l’eau bouillante, qui permet de recycler les eaux de cuisson des légumes, et de détruire instantanément la partie aérienne de la plante (attention cependant aux mauvaises herbes vivaces dont les racines profondes pourront repousser l’année suivante). Toutefois, l’intérêt est bien de recycler l’eau usagée, au regard de la consommation d’eau et d’énergie qu’elle représente. Il serait absurde de faire bouillir de l’eau qui ne servirait qu’à désherber, d’autant que cette technique, aux effets immédiats est néanmoins d’une efficacité limitée puisqu’elle n’empêche pas la repousse. Elle ne vaut que pour de toutes petites zones, ou dans le cas d’une herbe mal placée à éliminer. Pensez également qu’en détruisant la plante indésirable, vous ébouillantez aussi les micro-organismes du sol.

 

Les autres recettes de grand-mère populaires, telles que le sel ou le vinaigre blanc, ne sont malheureusement pas avérées. Ces substances pénètrent dans la plante, mais également dans le sol : le sel a pour inconvénient de le stériliser alors que le vinaigre détruit les micro-organismes dont les plantes ont besoin pour se développer.

 

L’huile de coude s’avère finalement le désherbant écologique le plus efficace qui soit.

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